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Le drapeau de Yougra

Le Mansi (nom original: Маньси ou Моаньсь), également connu sous son ancien nom Vogoul, est une langue ouralienne ou finno-ougrienne de la branche ob-ougrienne, parlée aujourd'hui par environ 2750 locuteurs en Russie centrale. Il s'agit, avec le Khanty, de la langue la plus proche du Hongrois.

Le Mansi : le plus proche cousin éloigné du Hongrois[]

Chronologie de l'étude de la langue[]

Bassin-fluvial-de-l-Ob

Localisation du territoire des Mansi

Grand est, et a été depuis le XIX-ème siècle, l'intérêt pour le Mansi, notamment en Hongrie (et ce n'est pas étonnant vu la parentée des deux langues) et à une moindre échelle en Finlande. Les toutes premières attestations de la langue mansi se firent sous forme de noms de personnes, trouvées sporadiquement dans des chroniques russes. L'intérêt pour la langue ne débuta qu'à partir du XIX-ème siècle, pendant lequel, quelques explorateurs dressèrent les premières listes de mots de la langue. Les premiers recueils notables de matériel linguistique furent ceux d'Antal Reguly (1819-1858) dans les années 1843-44, en partant d'abord à l'Ouest de l'Oural où une cinquante de Mansi vivaient encore, puis à l'Est, près du cours de la rivière Lozva d'où il ramena de nombreuses informations linguistiques et ethnographiques. C'est grâce à ces premiers travaux que les Hongrois Pál Hunfaldy (1810-1891) et Bernát Munkácsi (1860-1937) purent débuter une étude sérieuse sur le Mansi. Munkácsi se rendit sur place et collecta une importante quantité de matériel, dont notamment sur d'autres dialectes. Plus tard, c'est le Finlandais Artturi Kannisto (1874-1943) qui passa six ans chez les Mansi, de 1901 à 1906 et visita la quasi totalité de l'aire linguistique de la langue.

Après 1917, le seul étranger qui put se rendre en territoire mansi fut Wolfgang Steinitz (1905-1967). Quelques linguistes soviétiques s'intéressèrent également à la langue, parmi lesquels Tchernetsov et Balandine. Plus tard, les Hongrois György Lakó et László Keresztes purent également se rendre chez les Mansi. Après la Seconde Guerre Mondiale, Éva Schmidt put atteindre le territoire mansi au prix d'importants efforts bureaucratiques, et ce n'est qu'après 1990 que des investigateurs ont pu y retourner. Parmi les érudits de la langue mansi, nous retiendrons aujourd'hui les noms des linguistes Vakhrouchéva, Saïnakhova et Rombandéïéva.

Localisation et histoire du Mansi[]

800px-Ob u Barnaulu

Le fleuve Ob (Обь)

Les Mansi sont établis le long des rivières de la région comprise entre l'Oural et la rive gauche du fleuve Ob. Leur langue constitue, avec celle de leurs proches voisins les Khanty, le groupe répertorié comme Ob-ougrien au sein de la famille des langues finno-ougriennes. Le terme ougrien seul se réfère à l'ensemble des Ob-ougriens et des Hongrois. Il semblerait que les locuteurs du Proto-hongrois s'en allèrent vivre plus à l'Ouest autour des VII et V-ème siècles avant notre ère, les ancêtres des Khanty et des Mansi demeurèrent en Sibérie occidentale. À cette époque, nombre de Mansi vivaient encore à l'Ouest de l'Oural, le terme Vogoul, d'ailleurs qui, attesté dès 1396, provient du nom de la rivière Vogoulka sur les rives de laquelle ils étaient établis.

L'auto-ethnonyme maanʲsʲi (variantes : maanʲsʲ à l'Ouest ; mœœnʲsʲ à l'Est ; mænʲcʲi au Sud) est peut-être d'origine indo-iranienne, à rapprocher du mot humain (ou de l'anglais man) ; bien qu'il puisse aussi être connecté à un terme local qui s'applique à une fratrie : Mansi moosʲ ; Khanty maanʲtʲ ; Kazym mɒɒsʲ ; à comparer également avec un nom de tribu hongroise (Megyer) et bien évidemment de Magyar, l'auto-ethnonyme des Hongrois.

Entre les X et XV-èmes siècles, les groupes mansi du Nord et de l'Ouest furent les sujets des Komi, puis des Russes, dont ils subirent inconditionnellement l'influence. Ceux du Sud et de l'Est établirent de nombreux contacts avec les Tatars de Sibérie. Puis à partir de la conquête russe de la Sibérie au XVI-ème siècle, les Mansi subirent plus durement encore l'influence russe. Enfin de nombreux Komi migrèrent vers les territoires des Mansi.

Dialectes du Mansi[]

Le Mansi est divisé en quatre groupe dialectaux :

  • Mansi septentrional → Dialectes parlés le long des rivières Sosva et Sygva (anciennement aussi le long du cours supérieur de la Lozva et dans la région de Berezovo, où se trouvait la rivière Vogoulka). C'est le dialecte dont dérive la langue littéraire, caractérisé par des influences du Khanty, du Russe, du Komi et du Nenets. Traits notables : postériorisation de certaines voyelles (*ä > a, *ää > aa) ; gémination des consonnes intervocaliques (Sosva supérieure) ; variations ŋx > x, kʷ > k et k > tʲ devant les voyelles antérieures (Sygva), et variations sʲ, > šʲ et l / lʲ > ɬ / ɬʲ (subdialectes de l'Ob, par influence du Khanty) ; accusatif non marqué (semblable au nominatif) et distinction du duel à l'accusatif et au génitif.
  • Mansi occidental → Dialectes en voie d'extinction (ou éteints), anciennement parlés le long du cours moyen et inférieur de la Lozva (et du temps de Reguly, à l'Ouest de l'Oural). Influence russe et komi, caractérisée par une diphtongaison des voyelles longues et l'abandon du duel.
  • Mansi oriental → Dialectes parlés par une centaine de personnes le long des rivières Konda et Youkonda. Influence considérable du Tatar : fréquence de l'initiale š- et harmonie vocalique conservée (aux aa, ou ää au Sud-est, correspond la voyelle öö, souvent diphtonguée).
  • Mansi méridional → Dialectes parlés le long de la rivière Tavda jusqu'au début du XX-ème siècle. Forte influence du Tatar caractérisée par l'harmonie vocalique la mieux préservée, ainsi que la marque de l'accent tonique sur la deuxième syllabe et la disparition du duel.

Description de la langue[]

Substantifs[]

Déclinaison du mot пут (put, chaudron - Cf. Fin. pata)

  • Nominatif - пут -- duel : путыг ; pl.: путэт
  • Locatif - путт -- du.: путыгт ; pl.: путэтт
  • Latif - путн -- du.: путыгн ; pl.: путэтн
  • Ablatif - путнэл -- du.: путыгнэл ; pl.: путэтнэл
  • Translatif - путыг
  • Instrumental - путэл -- du.: путыгтэл ; pl.: путэтэл

Les cas manquants sont exprimés par des post-positions, telles que халнэл (de, hors de), саит (après, derrière).

Noms de nombres[]

Adjectifs numéraux cardinaux comparés, en Mansi et en Hongrois :

  1. аква [akʷa] ~> egy
  2. китыг [kityɣ] ~> kettő
  3. хурум [χūrəm] ~> három
  4. нила [njila] ~> négy
  5. ат [at] ~> öt
  6. xот [χōt] ~> hat
  7. сат [sāt] ~> hét
  8. нёлoлов [njololow] ~> nyolc
  9. онтoлов [ontolow] ~> kilenc
  10. лов [low] ~> tíz

Plus en détail, nous remarquerons que les chiffres 20 хус [χus] en Mansi et húsz en Hongrois ; et 100 сат (sāt) ou яныгсат [janiɣsāt] en Mansi, et száz en Hongrois.

NB : Les cardinaux 1, 2 et 3 ont aussi des formes attributives : 1 акв, 2 кит (à comparer avec Hon. két ou sa forme ancienne kit), 3 хурм.

Zlang! ~ 2015

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