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Le subcontinent indien regorge de langues et de dialectes, et dans un tel contexte multilingue, il aurait été étonnant de ne pas y trouver d'argots spéciaux. Des recherches plus approfondies conduiraient certainement à la découverte de nombreux autres argots, mais sans vouloir être exaustifs hors de notre terrain d'étude, c'est plutôt l'universalité de la formation des argots que nous avons voulu mettre ici en avant.

Bazigar

Musiciens et danseuses Bāzīgār

Argot des Bāzīgār[]

Les Bāzīgār (du Persan : بازیگر‎‎ bazi, acrobate) sont un peuple nomade reconnu comme Scheduled caste, dont le mode de vie rappelle celui des Roms, établis dans le Nord de l'Inde et au Pakistan, notamment dans les régons du Penjab, de l'Haryana, du Rajasthan et de l'Uttar Pradesh. Ils vivent à l'écart de la population en préservant leur identité ethnique, et regroupés en clans sous le commandement d'un "roi". Ils se dédient principalement à des activités ambulantes comme vanniers, réparateurs d'objets, travailleurs saisonniers, jongleurs, ménestrels et diseurs de bonne aventure. Ils possèdent leur propre langue d'origine dravidenne et appelée Bāzīgār boli mais son usage seraient en sérieux déclin, au profit de l'Hindi ou du Penjabi.

Ascoli rapporte que les Bāzīgār (tout comme les Panchpīrī de même origine), emploient des argots composés de termes originaux de la langue Hindi, transformés par métathèse sur le modèle du verlan pour les premiers, et par altération initiale chez les seconds, les rendant ainsi incompréhensibles.

Argot des

Bāzīgār

Argot des

Panchpīrī

Hindi
ga kag < ag feu
suban nans < bans bambou
mudu num < dum respiration
balum kumba < lumbe long
samu nas < mas mois
muro komr < omr âge
rīpu chīr < pīr saint
laqī rulla < qīla fort (fortification)
burūrū kūburū < rūburū opposé
naso nona < sona or

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Group of Thugs

Groupe de Thugs (~1894)

Argot des Thugs[]

Les Thugs ou Thugīs (Hindi et Nepali : ठग्गी ṭhagī ; Ourdou : ٹھگ‎ ; Sindhi : ٺوڳي، ٺڳ‎ ; Kannada : ಠಕ್ಕ thakka) étaient une confrérie constituée d’assassins professionnels et adorateurs de la déesse Kālī, parfois appelée Bhowani dans ce contexte. Le terme Thug provient de la racine sanskrite स्थग sthag(a) (en Pali thak) qui signifie "dissimuler" (la même racine indo-européenne produisit en Grec ancien le terme Σφίγξ (Sphínx) "étrangler", dont est issu le nom du Sphinx).

Active en Inde entre les XIIIe et XIXe siècles, cette confrérie ou secte quelque peu macabre, serait apparue sous le règne du sultan Jalāl ud-Dīn Fīrūz Khaljī, qui l'aurait combattue et aurait fait déporté un millier de Thugs à Gaur au Bengale, où la secte aurait continué ses exactions de façon discrète, ainsi qu’en Orissa, avant de retrouver une visibilité comme force occulte anti-coloniale. On les appelait parfois Phānsīgār, soit "utilisateurs de nœud coulant", un terme plutôt utilisé dans le sud de l'Inde. On pense qu’il s’agissait d’un culte héréditaire, dont les sectateurs étaient hindous et qui pratiquaient le vol et le meurtre par strangulation, à grande échelle, sur les voyageurs. L’appartenance à cette secte se transmettait de père en fils, les femmes des familles ignorant en général tout de l'activité des hommes.

Les Thugs possédaient un argot appelé rāmasī et composé de formes figurées et de signes grâce auquel ils se reconnaissent en présence d'étrangers sans être suspectés, et même s'ils étaient originaires de régions très distantes de l'Inde. Ceux dont l'âge ou les infirmités ne permettaient plus de prendre une partie active dans le meurtre rituel continuaient à participer comme observateurs ou espions. Cependant, du fait de leur organisation élaborée, du secret entretenu et de la sécurité assurée autour de leurs opérations et du prétexte religieux dans lequel ils enveloppaient leurs exactions, ils n’étaient pas identifiés comme des criminels et continuèrent durant des siècles à pratiquer leurs activités d’assassins sans être poursuivis (on estime à deux millions le nombre possible de leurs victimes).

Lexique[]

  • bykureeas - éclaireurs
  • bhurtote - étrangleurs
  • kussee - sorte d'herminette servant à ensevelir les cadavres
  • lughas - ensevelisseurs (qui procédaientt avec un outil proche de l'herminette appelé kussee pour ensevelir les vicitimes dépecées et éviscérées afin que leur chair se décompose plus rapidement et ne puisse attirer les charognards)
  • mahi -F. pioche, pic [< Hin. mahā, -ī, grand, -e?]
  • rumal - corde ; garot
  • shumseeas - mainteneurs de membres (chargés de comprimer les membres de la victime ou de lui porter le coup pour neutraliser sa défense)
  • sitach - or

Noms de nombres[]

1 yelū < Persan ye(k) + suff. -
2 bītrī < Persan
3 sanchod < Sino-tib. san- + suff.
4 wodlī < Dravidien?
5 panchhūrū < Hin. panch + suff. -(ū)rū
6 chherū ~ serlū < Hin. chhe + suff. -
7 sathūrū < Hin. sāt + suff. -(ū)rū
10 desrū < Hin. das + suff. -

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Bibliographie[]

  • Ascoli, Graziadio Isaia, Studj critici 1, in “Studi orientali e linguistici” fasc. III, 1861, Gorizia.

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Zlang! ~ 2015

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