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Le Valsesia (Piémontais: Valsesia ; Walser: Tseschrutol) est une grande vallée des Alpes piémontaises arrosée par la rivière Sesia et qui constitue la partie septentrionale de la province de Verceil (It.: Vercelli ; Piém.: Varseij). La partie basse de la vallée est réputée pour avoir été le foyer de tonneliers ambulants (It.: bottai), par exemple à Cellio ou à Curino.

Cravagliana2

Vue de Cravagliana

On parle également de savetiers (It. ciabattini) et de rémouleurs (mulita) qui partaient dans la plaine, ainsi que de maçons qui s'en allaient travailler en Suisse ou en France.

Cravagliana[]

Le village de Cravagliana (Piém.: Cravajan-a) se situe un peu plus haut, dans le Val Mastallone, une vallée latérale à la Valsesia qui débouche à Varallo. Les habitants de Cravigliana se dénomment eux-mêmes cravajanôit ou cravott ou encore buic (bouc).

La famille Bossi, que l'on retrouve en Valsesia, serait originaire d'Espagne, arrivée au XVIe siècle avec les forces d'occupation espagnoles. Il s'agirait de déserteurs qui s'installèrent à Cravagliana, conjointement à des groupes de vagabonds, et qui sont devenus plus tard tonneliers, tisserands ou savetiers ambulants.

Meula

Superbe vue du hameau de Meula

Cette commune a été fortement touchée par le dépeuplement puisqu'elle comptait 1902 habitants en 1901 alors que cent ans plus tard en l'an 2001, on n'en recessait plus que 276. Cravagliana est en fait un village de longue tradition migratoire, notamment, comme en témoigne Claudio Bossi :

À l'origine la population de Cravagliana se dédiait au pastoralisme, mais au fil du temps d'autres métiers plus rentables se développèrent, transmis de père et fils, mais ignorant les exigences du marché, ils donnèrent lieu à des sureffectifs d'artisans au sein de la communauté, qui obligèrent nombre d'entre eux à émigrer. Le recensement de 1858 établit une liste des métiers pratiqués par les habitants de Cravagliana, où l'on constate que le travail le plus pratiqué était celui de cultivateur, principalement exercé par les femmes, suivi de tisserand, maçon, cordonnier et tonnelier. De ce document émerge aussi un autre aspect de la vie d'alors, l’émigration saisonnière de travailleurs. La majeure partie des recensés actifs exerçait ainsi son métier dans une autre localité de l'État, et les maçons partaient même à l'étranger. L’émigration était plutôt estivale : tonneliers, cordonniers, menuisiers, ferblantiers, cuivriers, maçons, plâtriers, étameurs, forgerons et confiseurs émigraient de mars à janvier ; ferreurs, pelletiers et tisserands entre février et octobre ; colporteurs et mineurs d'octobre à mai. (...) Les émigrants allaint de préférence en Val d’Aoste, dans la vallée d'Ossola, la région de Varèse, du Montferrat, en Lomellina ou autour de Milan, Turin, Verceil. “Naturellement l’émigrant faisait à pied ce long et fatigant voyage ; il ne le faisait jamais seul mais en groupe pour s'encourager et se prêter aide et assistance en cas de malheurs et de disgrâces. Il fallait quand même avoir une grande résistance et le pied montagnard bien habitué aux sentiers pavés ou battus, aux pentes rocailleuses, aux passages sur glacier lorsque cela se produisait. Il fallait affronter l'air poignant des grandes altitudes, marcher sous le soleil, la pluie ou la neige ; affronter les intempéries possibles, les tempêtes et le danger des avalanches. (...) Ils étaient lourdement chargés, bagages personnels, vivres, instruments de travail (...). C'était un voyage de plusieurs jours, minimum d'une semaine, par étapes, avec des refuges assûrés et traditionnels.” (Traduit du site de Claudio Bossi)

Carbonai

Charbonniers de bois

La présence de mines de charbon dans la vallée a également prêté à le pas à de nombreux charbonniers (Piém.: carbunin) et marchands de charbon de bois ambulants (buscarin) qui descendaient vendre dans la plaine des sacs de charbon chargés à dos de mule. Ce charbon de bois était fait directement dans la vallée, au moyen de charbonnières (It. carbonaie) improvisées directement dans la forêt, où le bois était brûlé et étouffé afin de ne pas se réduire en cendre. Cet artisanat rudimentaire était commun dans de nombreuses vallées des Alpes, en Piémont comme en Lombardie.

Argot(s) des cačiaro ou tonneliers de Valsesia[]

Bottaio

Le tonnelier, de Jean-François Millet

Cette liste trop peu détaillée n'indique aucune provenance des termes donnés. Plusieurs mots semblent avoir différentes traductions, si bien que plusieurs versions de cet argot peuvent être listées ici.

  • ánğel - gardien
  • arbano (pl. arbanóle) - oeuf(s)
  • bacán - paysan
  • baíto - maison
  • barbét - pièce d'un écu
  • báudro - aubergiste ; patron
  • bésola - menton
  • birói - argent (monnaie)
  • bósa - chaussure ; vache
  • boschí - chier
  • botal - tonneau
  • bragáčia - patron
  • brosči - harnais ; outils ; objets divers
  • brüghét - riz
  • brüscár - faire froid
  • brüsca ( ~) - il fait froid
  • bujéid - soldat
  • büscái (pl.) - copeaux ; brins
  • cá di póm - prison
  • cačiaro - tonnelier
  • canápia - nez
  • cariğio - cercle de tonneau
  • carnéra - veste
  • casón - poitrine
  • catabúia - prison
  • catúfia - prison
  • chiarí - boire
  • čiámpe (pl. čiampale) - main
  • čiampí - voler ; dérober
  • čiápa čiúc - prison
  • čiaváta - seau
  • čierfula - tête
  • čimél - tête ; chapeau
  • čiücál - verre (à boire)
  • čiücála - bouteille
  • čiüro - verre (à boire)
  • cobié - dormir
  • cóbie - lit
  • cormañáčia ~ curmañáca - tête
  • cróğia - maison
  • cruğís - ville ; village
  • fangóse (pl.) - chaussures
  • filibérta - vulve
  • garbóia - raisin
  • garbúsa - bistrot
  • ghírza - cravate
  • gnáura - bouche
  • graté - voler ; dérober
  • grífia - main
  • guéi - baquet
  • ğiavéra - bouche
  • lána - barbe
  • landrín - chemise
  • lantérne (pl.) - yeux
  • laváza - oreille
  • ligúša - carabinier (gendarme) ; garde champêtre
  • lófio, F. lófia - mauvais, -e ; méchant, -e
  • lórčia ~ lúčia - eau ; pluie
  • lorčiar - pleuvoir
  • lunna - lune
  • luséra - eau
  • lüsór - or
  • mağér, F. mağéri - bon, bonne
  • mánia - femme
  • marfín - fils
  • marfún - chat
  • marsinét - pardessus ; veste
  • maruán - mari ; époux
  • masóllo - planche ; table
  • mastücáse ~ mazucáse - se marier
  • mégo - médecin ; docteur
  • méula - salope
  • muč - apprenti
  • muğiár - battre ; frapper
  • murchí - manger
  • murchiói (pl.) - dents
  • mútria - visage
  • napiót - nez
  • nos - notre
  • palégne (pl.) - dents
  • palote (pl.) - lattes des tonneaux
  • panetón - cul
  • parüzóla ~ parüzóra ~ marüzóra - femme ; épouse
  • pastro - seau
  • pavále ~ paváne (pl.) - pieds
  • pazóla - langue
  • piázo - prêtre
  • picatéra - poulet
  • picugna - argent (monnaie)
  • pióte (pl.) - pieds
  • pügnatín - chapeau
  • putağé - seins ; poitrine
  • raspánti - poule
  • ruái (pl.) - petits-pois
  • ruf - feu
  • rüfár - cuire
  • rúle (pl.) - testicules
  • rüscár - travailler
  • rüscó - ouvrier ; travailleur
  • santósa - église ; dimanche ; fête religieuse
  • sbartí ~ sbertí - tuer ; mourir
  • sbáudro - maire
  • scábio - vin
  • sgobé - travailler
  • slančí ~ slenčí - pisser
  • spunzíga - atelier
  • spuvrín - farine
  • stafél - fromage
  • strangolín - col de chemise
  • stufí - dormir
  • suchí - se marier
  • súrla - prêtre
  • tabúi - chien
  • tafula - polenta
  • tanagós - saucisson
  • tarél - bâton
  • tarelá - coup de bâton
  • tartí - chier
  • tiróli (pl.) - pantalon ; chausses
  • tirúr la grasa - prison
  • Tór - Turin [< It. Torino, abrégé]
  • tugnáne (pl.) - pommes de terre
  • tuí - tuer [< Fr.]
  • varíst - pain
  • varnéra - viande
  • vérza - manteau
  • záre (pl.) - jambes

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